Inazo Nitobe : Bushido – l’âme du Japon

bushido_l_ame-du-japon1.jpgVoici un livre (ci-contre à gauche) que j’ai déjà lu et relu. Écrit par Inazo Nitobe (1862 – 1933) à une époque où le Japon semblait perdre ses racines face à l’invasion marchande américaine, il montra au monde occidental, à travers les « préceptes samouraïs« , que le Japon était un pays civilisé avec de hauts principes moraux. Il re-dora l’image de son pays afin de montrer aux japonais qu’ils pouvaient être fier de leur héritage, et que les occidentaux pouvaient les considérer des hommes respectables.

 

« Bushido – l’âme du Japon » est aussi le livre qui concilie « Bushido » et « Christianisme« . En effet, il faut savoir qu’Inazo Nitobe (en photo ci-contre, à droite), bien qu’attaché fortement à ces racines (ce qui fut tout à son honneur), étaitinazo_nitobe.jpg également profondément chrétien. Le lecteur trouvera ainsi dans cet ouvrage un japonais qui assume totalement le génie de son propre peuple en le magnifiant encore par sa conversion au Christianisme – le tout se fondant sans difficultés apparentes. Les sujets sensibles comme le seppuku sont également abordé. Si le lecteur chrétien ne soutiendra toujours pas cette pratique, il la verra d’un oeil moins accusateur, et la détermination et le sens du devoir avec laquelle le samouraï se faisait seppuku devrait forcer son admiration ; en effet, il faut savoir qu’ils ne le faisaient pas par mépris de la vie, mais pour racheter une faute commise avec ce qu’il y a de plus chère : sa propre vie. On peut juger discutable la méthode, mais pas le principe.

Il faut savoir que Nitobe fit des nombreuses années d’études en Europe et aux État-Unis, et qu’il avait de fait une bonne connaissance de la civilisation occidental de son époque, MAIS aussi de la civilisation Européenne antique et moyen-âgeuse (littérature, philosophie, religion, etc.) ; ce qui crédibilise grandement les rapports qui sont fait dans son livre entre l’éthique du samouraï japonais et l’éthique du chevalier européen.

Un livre à lire et à relire !!!

A propos Jack Heatcore

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3 commentaires pour Inazo Nitobe : Bushido – l’âme du Japon

  1. fangzhou dit :

    Ce livre est une belle fabrication romantique par un Japonais occidentaliste. Prétendre y trouver l’âme du Japon ou l’essence du Bushido est une imposture. Même le Hagakure a été écrit par un romantisant, dans une période où les samurais avaient depuis longtemps cessé les combats.

    Certes, les fameux bushi pouvaient vivre selon certains principes, mais de là à dire qu’ils vivaient selon un code, qu’on a tenté postérieurement de définir, c’est dur à croire.

    Loyauté? Combien de grands guerriers ont rejoint les forces ennemies en pleine bataille? Puis le principe de loyauté est-il essentiellement japonais, ou plutôt une importation chinoise avec le confucianisme?

    Tout cela se mélange. Les idées d’une culture japonaise distincte et supérieure ont largement alimenté l’expansionnisme et le militarisme nippons.

    Avec tout le respect que j’ai pour le Japon et sa culture traditionnelle, je ne peux m’empêcher d’y voir l’influence étrangère, et particulièrement chinoise.

    http://lachutedumur.wordpress.com

  2. Frank Hammer dit :

    Parler d’une éthique et la glorifier ne veut pas dire que tout guerriers y ont souscris inconditionnellement et qu’ils y furent tous fidèles à 100%. Tout en sachant l’homme imparfait, ne peut-on pas pour autant trouver un idéal, un certain concept de l’homme auquel on souscrit, tout en gardant à l’esprit que l’on peut faillir à son égard ? Faut-il être si pessimiste ?

    Il faut aussi savoir que ce livre n’a été que partiellement récupéré pour l’Etat japonais d’Avant-Guerre, cet ouvrage restant qu’une apologie d’un travail sur soi-même. Les occidentaux connaissant Inazo Nitobe ne s’y sont pas trompé : le Bushido qu’il exaltait n’avait pas grand chose à voir avec l’expansionnisme qui suivit.

  3. je n’ai pas lu le livre, mais ça me parait plausible le rapprochement avec l’éthique du chevalier européen… on retrouve dans l’éthique du chevalier médiéval, l’éthique du héros grec… et comme Alexandre a répandu la culture grecque jusqu’en Orient… les mâles antiques européens ou asiatiques, finalement obéissent aux mêmes hormones

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