De l’efficience réelle du MMA

Qu’on l’appelle MMA, FreeFight ou Vale Tudo… cette discipline fait beaucoup parler d’elle. Détracteurs ou défenseurs, ils sont nombreux à en débattre, et dans cette article, je vous préviens d’avance, je serais placé dans la seconde catégorie. Je ne prétend pas trancher définitivement la question, mais ayant appris à utiliser ma raison (reposant en grande partie sur mon vécu), je garde le sentiment d’être dans le vrai quand je dis ce que j’écris plus bas.

Une différenciation se fait souvent dans le milieu martial ; on distingue souvent « arts-martiaux » et « sport de combat » – ce fait est maintenant acquis. Et du côté arts-martiaux, on aime souvent dire que la discipline est faite pour forger l’homme, son mental, polir son coeur, le rendre  » aware  » (excusez-moi le terme) en le rendant sensible à tout ce qui se passe autours de lui, de fait qu’en cas d’attaque réelle dans  » ze real life  » ; le combattant saura englober toute l’attaque et la parer. Un beau discours, n’est-il pas ? Et puis  » art « , ça sonne tellement bien.

Pourtant, je suis enclin à dire que rien qu’un sport comme la Boxe, c’est aussi tout un art ! Je crois même les sports de contacts sont bien plus  » martiaux « , rien que pour le fait que dans ces derniers, on sait ce que c’est de  » prendre une méchante patate dans la gueule « . La douleur fait partie du  » pain quotidien  » : on la gère, on tente de la prévenir, on l’affronte ; on se construit un mental de combattant prêt à faire face aux difficultés. On finit également par se rendre compte que tout n’y est pas si bourrin que ça, et qu’appliquer un simple gauche-droite demande de la finesse et un travail sur soi qui n’a rien à envier à je ne sais quel mysticisme martial. De fait, le Freefight devient la discipline par excellence de l’amélioration continuel de sa propre pratique ; on se doit de travailler un large éventail de coups, de clefs, de projections, de lutte, …sans compter l’échange de force physique et techniques.

Néanmoins, sur le sujet de l’effience réel du Combat Libre, la critique revient assez vite :

«  Ces sports, aussi libre puissent-ils paraître, sont des illusions ! Il y a des règles : pas le droit aux piques dans les yeux, de frapper aux parties génitales, de frapper derrière la nuques, de mordre, etc… Ce que vous appelez [ Combat Libre ] n’est en rien libre puisque régit par de nombreuses règles. Rien qui ne soit comparable au vrai combat de survie où l’adversaire veut votre mort « .

Mettons tout de suite les choses au point : le FreeFight est le meilleur moyen de tester le plus large éventail de techniques possibles de frappes, de luttes, de torsions sans pour autant mettre en danger la vie des combattants. En ce sens, OUI, il faut des règles. Pour autant, les freefighters savent gérer un combat sous un très grand nombre d’aspects. Quand ils se battent, ils font face à des adversaires qu’ils leurs résistent réellement, qui eux-même sont un danger car frappant et luttant réellement.

Ce qu'ils appliquent et ce qui marche, les freefighters savent que c'est du concret et non juste de la théorie. Est-ce que beaucoup de pratiquant peuvent en dire autant ?!

Rien de tout ça dans la plupart des arts-martiaux (hormis quelques exceptions) qui refusent systématiquement la douleur et qui sont bien plus théorique. Certes, on vous apprend à « à frapper les partie » ou à  » piquer les yeux  » – mais juste comme ça en passant, vous pensez que c’est facile de toucher les yeux d’un type qui bouge ?! Essayez qu’on rigole… Ne parlons même pas de ces fameux (fumeux ?) points vitaux ! Prenez n’importe quelle discipline de boxe (Anglaise, Thaï, Full-Contact, Kick-Boxing, etc.)  où une infime partie de ces  » points  » sont accessibles (comme la frappe du KO au menton par exemple) ; si l’on a ne serait-ce qu’une petite expérience de la chose, on se rendra compte que viser devient rapidement quelques chose d’assez… compliqué !

Quant au reste, une fois passé l’effet de surprise, savent-ils gérer un combat une fois qu’il est lancé ? Connaissent-ils l’effet dévastatrice de la puissance pure ?! L’effet du stress ?!

Le FreeFighter oui. Il sait qu’en cas de combat réel (survie ou non), on perd prêt de 50 à 60% des capacités, et sait gérer ce phénomène ; c’est l’expérience de la confrontation réelle qui le procure.

Les  » artistes martiaux  » rétorquent pourtant qu’ils ne peuvent entrainer le  » combat réel  » sous prétexte que la mise en application de ce qu’ils apprennent pourrait causer des lésions graves et danger pour la vie à ceux qui pratiquent. Ils nous disent qu’ils apprennent à faire face à un  » situation de combat absolu  » où le gars d’en face veut vous tuer et qu’il va falloir le terrasser en 1 voir 2 coups (3 pour les plus maladroits, hu hu hu), et ils nous disent aussi qu’ils ont un mental libre et non enfermé dans une  » mentalité de ring « . Bref, en gros que eux ont une efficacité réelle prête à tout !

Je ne gobe pas ces justifications embarrassées,
vous m’en excuserez !

Si l’efficacité dont ils parlent est si réelle, pourquoi ne pas la tester en ring alors ?! Ils peuvent très bien déplacer la très fameuse frappe mortelle à un point qui ne provoque que le KO (sans compter que c’est plus facile à viser). En plus, sur un ring, on fait face à un gars qui veut juste votre KO, mais en tout cas pas votre mort… Avouez que c’est une excellente occasion de tester vos aptitudes !

Souvent ces  » maitres  » vivent dans une tour d’ivoire dont ils ne descendent que rarement : c’est certainement pour ça qu’ils ont tant d’adeptes.

En attendant, et pour les plus assidus d’entre eux, rien n’empêchent les FreeFighters de pratiquer en parallèle un truc + axé self-défense. Des disciplines où ils auront à coup sûr une plus grande crédibilité que d’autres car connaissant la réalité du coup et du combat. La self-défense ne viendra finalement compléter qu’un léger manque dans la panoplie d’arme du FreeFighter (pour ce qui est du combat à mains nues).

Au passage, une telle synthèse MMA-self-defense existe et elle se nomme :
JEET KUNE DO UNLIMITED

Burton Richardson, fondateur du JKD Unlimited (MMA for the street)

Burton Richardon, fondateur du JKD Unlimited (MMA for the street ; Street Fight) dans un cours de Kali

Burton Richardson dit ceci : « Si tu veux apprendre à te battre, tu dois pratiquer contre quelqu’un qui se bat en retour ! » Voilà, pas plus compliqué que ça. Et pour terminer l’article, j’ajouterai ceci pour les personnes soucieuses d’être efficace « dans la rue » :

Si tu veux apprendre à faire face à un agresseur qui en veut à ta vie, commence déjà par voir ce que tu vaux face à quelqu’un qui accepte de t’affronter sportivement !

A propos Jack Heatcore

"Il n'y a que la vérité qui blesse"... Non, y'a mon poing dans ta gueule aussi!
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7 commentaires pour De l’efficience réelle du MMA

  1. crosamir dit :

    jai vu du bruce lee dans le mma les gant de bruce lee dans operation dragon sont identique et vanderlei silva et chuck lidell une rencontre pour 2010 J AIMERAI TROP VOIR CA VIVE LE SPORT MMA

  2. Laurylyan dit :

    question à 3 balles :
    Tu parles de l’efficacité du MMA ou bien de la performance, du rendement du MMA ?

    Dans les deux cas (dont l’une est une énorme bourde de français) je ne vois pas le rapport avec le schmilblick de cet « article ».

    En tous les cas, ne pas comfondre des artistes martiaux avec des bourrins qui ne cherchent qu’à se foutre sur la gueule. Et si tu ne comprends pas pourquoi les Maîtres se refusent à du comnbat total, alors faut reprendre les bases à 0…

    Just my 2 cents.

  3. Frank Hammer dit :

    Efficacité tout court, celle qui se met en pratique face à des gens qui résiste réellement. C’est comique de parler de « bourrins qui se foutent sur la gueule » quand on sait le travail que demande la maîtrise du pied-poing, de la lutte, et du JJB. C’est d’autant plus marrant que les vrais systèmes de combat se mettent à « l’épreuve du feu » en montant au charbon : le combat est une façon de communiquer et d’évoluer… à condition de réellement combattre. C’est ainsi que les arts-martiaux ont évolué.

    Et qu’on ne me sorte pas le couplet du « mais c’est du sport, pas un combat de survie, rien à voir ! » ; si on ne vaut rien déjà sportivement, ben en survie ça risque de frôler le -270 c°.

  4. Yohan dit :

    Je suis tout à fait d’accord avec Frank.
    En effet, beaucoup de « maitre » perdent leurs moyens face à la pression d’un adversaire. Les combattants MMA apprennent à la gérer. Il y a encore une multitude d' »exercice » que certains « maitres » n’ont pas, comme par exemple…le timing. Dans la rue, votre assaillant ne vous laissera pas son bras…lol.
    Merci Franck

  5. Etienne dit :

    Noter que cet vision des arts martiaux est surtout relative a l’occident et au japon qui en subit l’influence.
    Les combattants d’art martiaux thailandais (les eleves de Kru Preang) et Phillipin combattant dans des compétitions « sportives », en chine, la frontiere entre les compétitions de boxe chinoise et le kungfu tradi (pas le wushu, mais le systeme d’entrainement traditionnel qui est d’ailleurs franchement hard au niveau physique) est aussi tres flou.

  6. Etienne dit :

    Quelques petites precisions de plus sur mon paragraphe précédent.
    Je crois bon de préciser qu’avant de devenir des sports plein de philosophie, les arts martiaux étaient sous la période medievale un systeme d’entrainement à la guerre, d’ou les multiples armes et le nombre important de techniques par rapport à un sport pieds/poings.
    Si on voulait un bon comparatif occidental,dans le monde moderne, il faudrait plutot comparer ça a du CAC .

    Il semble logique qu’un boxeur serait plus fort qu’un militaire sur un ring, en revanche dans un contexte « soldatesque », pas dit. Mais le fait est qu’aujourd’hui, le cotes « soldat » n’existe que dans quelques pays (souvent des juntes militaires) et que le reste des pratiquants martiaux s’entraine 3 fois par semaine dans un gymnase. Il est a mon avis assez important de resituer le contexte pour comprendre le pourquoi de la « baisse d’efficacité » des art martiaux anciens.

    Maintenant, on peut tout de même noter que dans les pays ou les arts martiaux ont gardé un systeme d’entrainement cohérent (c’est a dire pas le Japon (quoi que beaucoup de combattant passe par le Kyokusjin) et la Corée, qui ont pris le rythme de vis occidentale), on retrouve des pratiquants issue d’art traditionnelles classé au milieu des pratiquants de disciplines pieds poings « classique ». Fabrice Payen a eté 4 fois champion du monde en thai, c’est un elève de Kru Lek (art Chaiya) , Naksu (ecole de Kru Preang) etait en demi finale en thailande.
    Idem au Cambodge avec le Kun Khmer.

    En Chine, une enorme quantité de Boxers chinois viennent des tonnes d’écoles de Kungfu « regional ».

    En revanche en occident, les art martiaux, c’est un flop, Judo et divers escrimes mis à part .

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